Anne et Hugo, deux étudiants de 5ème année à l’ISCOM de Montpellier, ont créé MANA Agency, une agence de communication 360 vouée à l’e-sport.
Pour leur dernière année d’études et dans le cadre de leur cursus, ils ont choisi d’effectuer leur alternance au sein de leur entreprise. Comment cela s’est-il articulé ? Comment parvenir à concilier vie étudiante et entrepreneuriat ? Les jeunes entrepreneurs vous disent tout !
Qui êtes-vous ?
Hugo : Je suis Hugo Loison, j’étudie à l’ISCOM de Montpellier depuis 2015. J’ai commencé par le BTS de l'ISCOM puis j’ai poursuivi en 3ème année en spécialité Relations Publiques. En 4ème année j’ai choisi la spécialité Public Relations Management et pour la 5ème année, je poursuis mon cursus en alternance. J’ai choisi de me spécialiser dans les Relations Publiques à la base et j’élargis mon parcours en cette fin de cursus.
Anne : Je suis Anne Guyon, j’ai 22 ans et j’ai eu exactement le même parcours que Hugo jusqu’en 5ème année. Aujourd’hui, on se retrouve dans la même entreprise, puisqu’il s’agit de la nôtre.
Pourriez-vous nous dire en quoi consiste le statut d’étudiant-entrepreneur ?
Anne : C’est un statut qu’on a demandé depuis maintenant 1 an. Au début, on avait pour projet de remplacer notre stage de fin d’année par la création de notre entreprise. Du coup, nous nous sommes rapprochés de PEPITE-LR, un pré-incubateur pour les jeunes entrepreneurs, qui nous a donné ce statut et permis de transformer ce stage. Après 6 mois chez PEPITE-LR, nous avons enchaîné avec la French Tech de Montpellier qui nous a permis de continuer et de faire notre alternance au sein de notre entreprise.
On a donc un côté entrepreneur où nous sommes accompagnés par des professionnels tout au long de l’année et à côté, nous avons l’ISCOM, qui essaie au mieux de nous aider et de nous faciliter la vie pour conjuguer les deux.
Hugo : C’est vraiment un organisme qui est dédié aux étudiants entrepreneurs donc il y a plusieurs cursus possibles. Cela va de l'obtention simple du statut qui permet de substituer son stage pour le faire dans sa boîte, à d’autres cursus beaucoup plus poussés.
C’est ce que l’on a fait en choisissant un cursus à temps plein qui nous a permis de développer notre projet au quotidien, dans le sens où on pouvait avoir le statut et travailler sur notre projet en autonomie. Dans le cadre de notre cursus, on était dans une sorte de petite salle de classe avec un intervenant qui était là pour nous aider au quotidien, on avait des cours aussi. On a choisi lors de ce stage, de nous faire aider, plutôt que d’être livrés à nous même.
Ce cursus nous a permis d’avoir un socle et de pouvoir nous lever à des heures raisonnables le matin pour aller travailler sur le projet dans des locaux avec d’autres étudiants entrepreneurs.
Pourriez-vous nous présenter votre projet entrepreneurial ?
Hugo : Notre projet est spécialisé dans l’e-sport. L’e-sport, c’est l’aspect compétitif du jeu vidéo. C’est à dire qu’on avait envie de lier nos compétences et notre formation en communication et notre spécialité qui tendait vers l’évènementiel, avec quelque chose qui nous plaît : le jeu vidéo.
L’e-sport est complétement adapté à cela. Il y a beaucoup de communication à faire, pas mal d'événements à créer et c’est aussi un phénomène émergent alors on a trouvé intéressant de se positionner dessus.
À la base, on voulait créer une salle en physique sur Montpellier pour organiser nos événements mais c’était un peu compliqué puisque ça nécessite beaucoup de fonds. Aux vues des difficultés à mener ce projet, on a choisi de pivoter vers ce que l’on savait faire. On a décidé d’ouvrir une agence de communication tous sectoriels mais notre cœur de métier c’est l’e-sport.
On aimerait accompagner tous les acteurs de l’e-sport. L’e-sport est un gros projet et tous les acteurs doivent travailler ensemble donc typiquement, ça peut être des équipes, des associations, des entreprises qui veulent investir dans l’e-sport puisque c’est nouveau, ça attire les jeunes. On veut accompagner tous ces acteurs là en terme de communication et de business dans leur découverte de l’e-sport, aussi bien au niveau des entreprises qu’au niveau des joueurs. On aimerait faire du conseil à l’image.
Il y a une dimension importante du streaming en e-sport, il y a le “joueur pro” qui va mettre ses qualités en avant et aussi d’autres personnes qui vont diffuser des parties sur internet mais plutôt pour faire de l’animation. On a envie d’accompagner tous ces acteurs là pour développer l’e-sport à notre manière et accompagner ces entreprises et ces personnalités qui émergent dans le monde de l’e-sport.
Qu’est-ce qui vous a motivé à vous lancer si jeune ?
Anne : Grâce à l’ISCOM, on a fait plusieurs stages avec Hugo, dont des stages en agence et chez l'annonceur et ça ne nous convenait pas, il manquait toujours quelque chose. On s’est alors demandés pourquoi ne pas construire quelque chose qui nous plaît, avec nos règles et notre clientèle. Pour cela, on s’est dit que la seule solution était l’entrepreneuriat.
A l’époque, Gauthier, notre troisième associé avait contacté Hugo pour monter un projet. Il y avait donc déjà une idée, que l’on a retravaillé et adapté, ce qui a donné aujourd’hui notre agence et ce qui nous correspond. L’idée était vraiment de faire quelque chose qui nous corresponde un maximum et qu’aucune agence ou annonceur ne propose.
Hugo : Pour rebondir sur ce que dit Anne, ce n’est pas évident, il y a ce questionnement intérieur qui nous dit “bon, je fais quoi de ma vie ? Ou je joue la sécurité et je pars en agence, ou alors je suis complètement malade et je fais le choix de montrer ma structure à 23-25 ans”. Ce n’est pas simple, car même s’il n’y a rien de figé, on décide tout de même un peu de sa vie. Je sais que ça a été le cas pour moi, c’est la voie que j’ai choisie car mon projet me plaisait et on aime bien les défis. Et puis je pense que c’est notre personnalité tout simplement.
Il y a un côté très personnel mais également un côté très collectif. Humainement, Anne et moi nous entendons très bien. Côté entreprise, elle va plus être sur la création et moi sur la stratégie.
Comment parvenez-vous à concilier vie étudiante et vie d’entrepreneur ?
Anne : On a la chance que tout soit vraiment adapté à notre alternance, c’est à dire qu’on a le temps de développer le projet et d’aller voir les annonceurs au maximum pour gérer ce côté rapport au client/réunion quand on est pas à l’école et quand on est à l’école, on essaye de faire la part des choses. C'est parfois compliqué de remettre sa casquette d’étudiant et de couper avec le travail mais c’est important. C’est une année que l’on a choisi de faire et que l’on ne veut surtout pas négliger. On veut tenir jusqu’au bout afin de montrer qu’entreprendre tout en suivant un cursus scolaire, c’est possible et que l’on mène plutôt bien les deux.
Je trouve que nous sommes assez bien épaulés et que l’ISCOM de Montpellier a mis pas mal de choses en place pour nous, ils sont compréhensifs et nous aide à mener nos projets sur deux fronts. Nos professeurs viennent souvent nous parler à la fin des cours et c’est encourageant, cela nous pousse à nous impliquer toujours plus et à ne surtout pas négliger notre formation.
Hugo : L’entourage dans ce milieu est très important et à l’ISCOM de Montpellier, nous sommes encouragés et suivis. Que ce soit de la part de Mme Puyau, la directrice de l’école, ou même du projet en lui-même. Je ne pense pas que ce soit beaucoup plus difficile à vivre que pour un étudiant lambda, puisque finalement, nous avons tous du travail et tout le monde doit concilier vie à l’école et vie en entreprise dans le cadre de l’alternance.
Là où la différence va peut-être se jouer, c’est que nous considérons ce projet comme notre “bébé” alors nous n’hésiterons pas, par exemple, à répondre à un client en sortant d’une semaine de séminaire. Mais cela nous rend heureux, c’est notre choix.
Comment vivez-vous cette crise sanitaire ?
Anne : Au début, ça a été un grand questionnement. Nous nous sommes dit “on vient de se lancer et on nous dit de rester chez nous. Comment gérer nos clients et nos projets ?”.
Nous nous sommes posés pour réfléchir puis nous avons relativisé. Nous savions que le télétravail était possible et nous nous sommes penchés sur une cause qui nous tenait à cœur : l’organisation de tournois caritatifs.
Nous nous sommes donc tournés vers le solidaire, nous avons vu qu’énormément d’entreprise en avait besoin pour survivre en cette période compliquée et nous avons décidé d’aider ces personnes. Nous avons rédigé un communiqué dans lequel nous avons informé les entreprises qu’elles pouvaient compter sur notre aide pendant cette période compliquée.
Comment vous a-t-elle impacté ?
Hugo : La crise ne nous a pas forcément impacté en interne mais pour le côté entrepreneur il y a deux profils : d’un côté, il y a les entreprises qui ont peur et qui veulent préserver leur trésorerie et d'un autre, d’autres entreprises qui adopte d’autres philosophie et qui établissent des stratégies pour être opérationnelles dès le déconfinement. C’est le parti pris que nous avons choisi. Il faut utiliser les leviers que l’on trouve pertinents sur le moment, je pense que c’est la base de notre travail.
Vous avez profité du confinement pour organiser un tournoi e-sport au profit du CHU de Montpellier, pourriez-vous nous en dire plus ?
Anne : Notre troisième associé et moi-même avons participé à un tournoi et nous nous sommes dit qu’il serait malin de partir du fait qu’énormément de personnes jouent pour lever des fonds. Nous avons donc décidé de lancer notre propre tournoi. Nous avons lancé un premier tournoi gratuit qui a servi de test et deux semaines plus tard, nous avons décidé de nous lancer pour de vrai.
Nous avons contacté le CHU de Montpellier, nous leur avons expliqué le concept du tournoi et l’intérêt de mettre à contribution tous les joueurs confinés chez eux au profit d’une action solidaire. Le but était également de montrer que le jeu peut également offrir une dimension positive lorsque l’on se trouve en situation de crise comme aujourd’hui.
Le tournoi a eu lieu samedi 2 mai et nous nous sommes arrangés pour avoir des partenaires, notamment Compex France, une entreprise qui propose des électrostimulations pour les sportifs, (car oui, l’e-sport est un sport !) qui nous ont permis d’offrir un lot au gagnant.
Hugo : Nous sommes assez contents de la tournure que cela prend car on vient de se lancer et on est suivis par de plus en plus de structures. Nous avons choisi de rentabiliser ce temps de latence pour ajuster notre positionnement sur l’e-sport et nous en avons profité pour joindre l’utile à l’agréable en contactant le CHU de Montpellier
Comment envisagez-vous la suite de votre projet professionnel ?
Hugo : On compte continuer nos projets. On est un peu triste puisqu’à priori on ne retournera pas à l’école en physique mais ce que vous pouvez nous souhaiter, c’est de nous développer dans le monde du e-sport puisque la boîte continuera d’exister après notre cursus, c’est une évidence. Il faut qu’on amorce de manière sérieuse notre virage vers l’e-sport, c’est notre objectif à moyen terme.
Comment l’ISCOM Montpellier vous a accompagné pour la mise en place de ce projet ?
Hugo : En premier lieu, ils nous ont écouté. Ce n’est pas si courant d’entreprendre lorsque l’on est étudiant et l’ISCOM a su s’adapter à nos envies. On a été accompagnés par des professionnels qui ont su nous écouter, éventuellement nous guider et même nous suivre. L’ISCOM ne nous a pas bridé bien que ce l’entrepreneuriat soit encore nouveau à l’école
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