Comprendre, Identifier et Lutter contre les Manipulations Vidéo
Dans le paysage numérique contemporain, les Deepfakes représentent à la fois une fascination technologique et une source croissante de préoccupation. Ces manipulations vidéo sophistiquées, alimentées par l'intelligence artificielle, ont le potentiel de semer la confusion, de discréditer des individus et même de manipuler des élections.
C’est pourquoi L’ISCOM, école de communication, a réalisé une Journée Portes Ouvertes nationale consacrée à la démystification des Deepfakes, en compagnie de l’influenceur Dizis YYov, connu sur TiK ToK notamment pour ses vidéos autour de sujets comme l’IA.
Qu'est-ce qu'un Deepfake ?
Les Deepfakes sont des vidéos créées à l'aide de l'intelligence artificielle, en particulier par le biais de techniques de machine learning telles que les réseaux neuronaux profonds. Ces vidéos modifient le contenu original en remplaçant le visage d'une personne par celui d'une autre, en ajoutant ou en supprimant des éléments de la vidéo, ou même en générant entièrement des séquences vidéo de personnes qui n'existent pas dans la réalité. Le terme "Deepfake" est dérivé de "deep learning" (apprentissage profond) et "fake" (faux).
Implications et Risques
Au cours des ateliers de l’ISCOM, nous avons appris que les Deepfakes posent des implications vastes et potentiellement nuisibles. Les principales préoccupations incluent la désinformation et la manipulation politique, où les Deepfakes peuvent être utilisés pour créer des vidéos trompeuses de politiciens ou de personnalités publiques, influençant ainsi l'opinion publique et les élections. Ils peuvent également être utilisés pour diffamer et saboter personnellement des individus en les plaçant dans des situations compromettantes, ainsi que pour commettre des fraudes et des extorsions en créant de fausses preuves vidéo, mettant en péril l'intégrité des systèmes judiciaires et des enquêtes.
Détection et Lutte contre les Deepfakes
La journée portes ouvertes a offert des ateliers sur la détection des Deepfakes et la création de Deepfakes éthiques. Il est essentiel de développer des outils et des méthodes pour contrer ces manipulations vidéo. Les chercheurs travaillent sur des techniques de détection automatisée des Deepfakes, en utilisant des indicateurs tels que les artefacts visuels et les incohérences temporelles. De plus, l'éducation du public sur les risques des Deepfakes est importante pour renforcer la résilience contre la désinformation. La vérification rigoureuse des sources vidéo peut réduire l'impact des Deepfakes, tandis que l'utilisation de technologies comme la blockchain et la cryptographie peut aider à certifier l'authenticité des vidéos, rendant ainsi plus difficile la création et la diffusion de Deepfakes non authentifiés.
Pour garantir une utilisation éthique des Deepfakes, plusieurs principes doivent être respectés. Tout d'abord, il est impératif d'obtenir le consentement explicite des personnes réelles impliquées dans les vidéos Deepfake, ainsi que de respecter scrupuleusement les lois et réglementations sur la protection des données personnelles lors de la collecte et de l'utilisation des informations nécessaires à la création de ces contenus. De plus, les Deepfakes éthiques doivent être clairement identifiés comme tels, sans être utilisés pour induire en erreur ou manipuler. Les créateurs doivent être transparents quant à leur méthodologie et à l'identité des personnes impliquées. Enfin, les Deepfakes peuvent être utilisés de manière constructive à des fins artistiques, éducatives ou de divertissement, contribuant ainsi à l'innovation créative et à la sensibilisation aux enjeux sociétaux, tout en respectant les valeurs éthiques et morales.
Ainsi, les Deepfakes représentent un défi croissant dans le domaine de la sécurité numérique et de l'intégrité des médias. Alors que la technologie continue de progresser, il est impératif de développer des stratégies efficaces pour détecter, contrer et limiter l'impact des Deepfakes. Cela nécessitera une collaboration étroite entre les chercheurs, les entreprises de technologie, les législateurs et le grand public pour protéger la vérité et l'intégrité dans le paysage médiatique numérique en constante évolution.
