Intervenante depuis plus de 3 ans, Christel Exner raconte comment elle a organisé son quotidien à distance avec les étudiants dans cette période de confinement.
Intervenante à l’ISCOM Toulouse depuis plus de 3 ans, Christel Exner assure l’ensemble des cours de création et d’éditions numériques de la 1ère à la 4ème année. Stratège de marque et directrice artistique formée aux Beaux-Arts, elle a travaillé pendant plusieurs années dans les plus grandes agences de publicités, Saatchi & Saatchi mais encore Publicis Paris.
Ses premiers pas dans l’enseignement datent de 2009, où elle a notamment encadré les cours de recommandation stratégique anglo-saxonne à l’ISCOM Paris. Elle a rejoint l’équipe pédagogique de l’ISCOM Toulouse en 2017. Dans le contexte du COVID-19 et des cours digitalisés mis en place par l’ISCOM, Christel nous livre son ressenti sur cette situation exceptionnelle.
Comment vivez-vous votre confinement ?
De nature « pragmatique », je dois dire que je vis plutôt bien le confinement. Grâce aux cours digitalisés mis en place par l’ISCOM et mes activités d’entrepreneure, je parviens à rester connectée au monde extérieur. Je prends cette période inédite comme une chance, avec l’occasion de prendre le temps pour « moi » et de laisser libre cours à ma créativité. Depuis le début du confinement, je m’oblige à respecter un certain cadre de travail. Je rythme mes journées entre le travail, les pauses, quelques balades en campagne et, bien sûr, des appels en visio avec mes proches. Finalement, entre mon activité à l’ISCOM et les appels que je passe auprès de mes amis, ma vie sociale n’a jamais été autant mouvementée !
Quelles sont les procédures qui ont été mises en place dans le cadre de la pédagogie digitalisée à l’ISCOM ?
À l’annonce du confinement, je dois dire que le réseau ISCOM a été très réactif dans la mise en place de procédures pédagogiques à distance. Ainsi, l’ensemble des cours a pu être maintenu et assuré à distance. Toutes les parties prenantes ont très vite joué le jeu : autant les professeurs que les étudiants. Les cours à distance fonctionnent très bien et sont parfaitement adaptés aux modalités de cours que nous avions l’habitude de dispenser : qu’il s’agisse des cours de création, de soutenances ou d’oraux. On retrouve presque les mêmes conditions de cours qu’à l’école.
En parallèle des cours prévus dans les programmes respectifs des 1ères et 2èmes années, plusieurs travaux, exercices ont été mis en place avec des objectifs doubles : leur permettre de mettre à profit leur temps-libre pour développer leur créativité, mais aussi, en tant que jeunes citoyens, les inviter à réfléchir sur ce contexte absolument inédit et inconnu. Ainsi, des challenges et défis créatifs ont été instaurés et le principe repose sur une réflexion autour du Covid-19, la façon dont, tout en restant confinés chez soi, on peut jouer un rôle et contribuer à saluer le travail accompli par nos héros du quotidien (personnel soignant, pharmaciens, ou toute autre personne qui contribue à combattre la pandémie). L’idée de ces challenges, c’est vraiment de proposer aux étudiants, avec les moyens créatifs qui sont à leur disposition, d’agir de manière solidaire et responsable, bref, de se mobiliser à leur échelle.
Ces défis et challenges sont également proposés pour les étudiants de 3eet 4eannées dont le stage a été suspendu ou arrêté compte-tenu du contexte.
En tant qu’intervenant spécialisée dans les cours de création, j’ai pour rôle d’encadrer les étudiants et de les accompagner dans le cadre de ces challenges.
Que pensez-vous de la mobilisation des étudiants face à ce contexte inédit ?
Pour être franche, je suis extrêmement satisfaite de la mobilisation des étudiants. Je fais régulièrement le point avec eux et je suis reconnaissante de leur enthousiasme face à ces nouveaux travaux d’application. Je les trouve encore plus impliqués que d’habitude. J’ai l’impression qu’avec ce contexte qui nous met tous dans le même « bateau », nos liens n’en ressortent que plus forts. Il y a une réelle proximité qui se créé entre les étudiants, l’école et les intervenants. On voit bien que la meilleure réponse à ce contexte c’est que l’humain prévaut, aussi anxiogène ce contexte soit-il.
Beaucoup d’étudiants nous ont témoigné de la reconnaissance que les enseignements continuent. Ils sont rassurés. J’ai vraiment été touchée par certains messages d’étudiants qui nous ont remercié d’avoir pu maintenir l’activité pédagogique. Beaucoup le disent, il y aura un « avant » et un « après » Covid-19. Et bien dans le cadre de l’ISCOM, on voit bien que les mentalités ont changé. On a vécu ça ensemble et on n’en ressort que plus soudés et solidaires les uns envers les autres !
Quels conseils donneriez-vous aux étudiants afin qu’ils restent motivés et mobilisés jusqu’à la fin de la crise ?
De prime abord, je leur dirai de s’auto-discipliner. Il est essentiel pour eux de s’imposer une discipline, un rythme de travail qui puisse leur donner un cap. Bien sûr, il faut se mettre au travail, mais il est également essentiel de prendre le temps de rêver et de s’accorder des moments pour soi.
Je leur dirai également d’appréhender cette période comme une chance, une chance pour se donner des objectifs à soi-même. Qu’est-ce que je peux faire jusqu’à la fin du confinement ? Il y a tant de choses auxquelles on peut s’adonner à présent. En se donnant des objectifs, on s’offre autant d’occasions de tirer satisfaction du travail accompli.